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Monday, May 27, 2013

Re: [cameroon_politics] Invitation / La Grande Palabre

Le 27/05/2013, Germinal Hebdo<germinal.hebdo@yahoo.fr> a écrit :
> Il n'y a aucune cohérence à prétendre mettre en place l'organe de
> représentation d'une réalité qui, elle, n'est pas advenue à l'existence.
> Cela est une incongruité évidente dont il est étonnant qu'on veuille
> absolument la consacrer et la réaliser. […] Toutefois, une lecture
> d'ensemble du projet de révision [constitutionnelle] peut laisser penser que
> cette volonté de faire ceci avant cela est liée au souci d'organiser ce qui
> semble être la préoccupation principale de toute la démarche actuelle de
> révision, la transition au sommet de l'État, par le canal de l'intérim, dont
> le Président du Sénat est l'attributaire principal. Il semble donc important
> pour les promoteurs du projet politique d'avoir cette structure, au besoin
> avant même les régions.Alain Didier Olinga, la révision constitutionnelle du
> 14 avril 2008 au Cameroun, Yaoundé, Initiative de gouvernance citoyenne, mai
> 2008, pp. 24-25
> A l'occasion de la 27e édition de La Grande Palabre, le groupe Samory,
> éditeur de Germinal et ses partenaires (Harmattan Cameroon, La Fondation
> Gabriel Péri, Dynamique citoyenne, le quotidien Le Messager, Radio Cheikh
> Anta Diop, Addec et Human Rights Initiatives (HRI)), vous invitent à prendre
> personnellement part à la réflexion (conférence-débat) qu'ils organisent à
> Yaoundé, le jeudi 30 mai 2012, l'hôtel Franco, sis en face du collège
> Matamfen, à 14h sur le thème:
>
> Le Sénat au Cameroun: Dynamique électorale, valeur politique et sens
> institutionnel
>
> Contexte
> Le 29 avril 2013, la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel
> proclamait les résultats des élections sénatoriales organisées deux semaines
> auparavant dans un contexte de forte polémique sociopolitique. La querelle
> aura essentiellement porté sur l'illégitimité du corps électoral, notamment
> les conseillers dont le mandat avait expiré. En dépit de cela, le président
> de la République, seul maître du temps politique, a convoqué le corps
> électoral le 27 février 2013, prenant ainsi au dépourvu tous les
> protagonistes de la scène politique nationale. Pour Charly Gabriel Mbock les
> « Sénatoriales annoncées se présent[ai]ent en effet comme un nouvel acte de
> la gouvernance cosmétique dont le Cameroun est victime depuis trente ans ».
> Ces propos corroborent ceux de Mathias Eric Owona Nguini qui estime que l'on
> peut désormais appliquer à la politique électorale camerounaise, le
> paradigme du Gondwana, la convocation des
> sénatoriales pouvant être classée dans le registre de l'élection surprise
> située entrezéro et demi-tour. La suite on la connait.
> Tenues le 14 avril 2013, les sénatoriales n'ont pas, pour autant, marqué une
> rupture d'avec les précédentes élections à l'ère pluraliste au Cameroun.
> Comme à l'accoutumée, le bloc gouvernant a imposé son hégémonie sur le
> timing et le processus électoral. Certes, pour une première fois (qui ne
> fait pas cependant l'hirondelle), Elections Cameroon (Elecam) dans un
> premier temps et la Cour suprême, dans un second temps, ont manifesté
> quelques velléités d'indépendance dans l'exercice de leurs fonctions avec le
> rejet de quelques listes de candidature du Rassemblement démocratique du
> peuple camerounais (Rdpc), parti de Paul Biya, dans les régions de l'Ouest
> et de l'Adamaoua.
> Mais le contexte de la compétition électorale aura révélé toute la puissance
> de cette formation politique et de son Chef. L'on a surtout observé que le
> Rdpc a été un régulateur essentiel sinon exclusif dans l'orientation des
> comportements politiques des Grands Électeurs (conseillers municipaux).
> Qu'il s'agisse de la victoire du Social Democratic Front (SDF) dans la
> région de l'Ouest ou de la déculottée électorale de l'Union nationale pour
> la démocratie et le progrès (Undp) dans la région de l'Adamaoua où le SDF
> n'a aucun conseiller municipal, le rôle du Rdpc a été finalement
> déterminant. Les consignes de vote du style : « nous appelons nos militants
> à voter en faveur de telle formation politique » pour le cas de l'Ouest ou
> encore « que nos militants votent en leur âme et conscience » pour la région
> de l'Adamaoua, ont lourdement pesé sur les résultats dans ces régions.
> D'aucuns ont d'ailleurs vu
> derrière ces consignes de vote une connivence politique entre le Rdpc et le
> SDF, baptisés SDPC, une volonté de faire main basse sur le Sénat.
> Par ailleurs, ces élections auront également révélé des péchés mignons qui
> sont devenus au fil du temps des plaies béantes du processus électoral au
> Cameroun : achat de conscience, intimidation, pression psychologique,
> intrusion de l'élite dans le jeu électoral, inégalité dans l'accès aux
> médias publics par les acteurs politiques en lice, utilisation des
> ressources publiques aux fins électoralistes, tribalisation du jeu
> politique, etc. Ces élections sont donc loin d'attester d'une civilisation
> électorale au Cameroun.
> Au demeurant, le chef de l'État et le parti proche ou au pouvoir ont
> démontré leur détermination à dominer le jeu politique et à contrôler tous
> les rouages du pouvoir au Cameroun. Les nominations au Sénat des partisans
> de l'Undp de Bello Bouba Maïgari, de l'Aliance nationale pour la Démocratie
> le progrès (Andp) d'Hamadou Moustapha et du Front national pour le Salut du
> Cameroun (Fnsc) de Issa Tchiroma Bakary, participent de cette stratégie de
> contrôle et de domination du jeu politique et des institutions.
> En dernière analyse, le sénat, Chambre haute du parlement, advient dans un
> contexte où la compétition électorale continue de subir l'hégémonie d'un
> système qui a rodé la mécanique du verrouillage et de l'émasculation du
> cadrage normatif des élections. D'ores et déjà, la Chambre haute porte en
> elle les germes d'une institution subordonnée et domestiquée par les relents
> de sujétion de l'exécutif. Il est possible qu'elle soit illusionnée par la
> figure obsédante de celui qui, en dernier ressort, aura manœuvré à son
> avènement, dans un esprit de calcul, de ruse et de malice.
> Prévu dans la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996, c'est après 17 ans
> que le Sénat voit le jour. Il est censé renforcé le dispositif
> institutionnel du Cameroun. Il faut alors espérer qu'il ne s'illusionne
> d'une situation de dépendance vis-à-vis de l'exécutif comme c'est déjà le
> cas avec l'Assemblée nationale. Pour qu'il se revête de l'étoffe d'une «
> institution forte », la Chambre haute et ceux qui la composent et l'animent
> doivent avoir une idée haute de leur fonction et s'arrimer à la conscience
> que leur entité jouit d'un fondement constitutionnel (Chapitre II, articles
> 20, 21, 22, 23 et 24). Les « vénérables ou honorables» sénateurs doivent
> alors tordre le cou à cette tradition qui veut qu'au Cameroun le pouvoir a
> un centre unique et univoque : l'Exécutif. Le sénat ne peut dès lors se
> réduire à être une « chambre d'enregistrement » des instructions venues d'en
> haut,
> c'est-à-dire de l'exécutif. Pour s'inscrire dans la dynamique de
> modernisation des institutions de la République, le Sénat se doit de rompre
> avec une certaine pratique managériale et de gouvernance essentiellement
> encline à faire acte d'allégeance. Il suffit que les sénateurs aient
> désormais la pleine conscience de leur mission historique dans la
> refondation d'une société politique où les citoyens reprennent
> progressivement confiance avec ceux qui président à leurs destinées à
> quelque niveau que ce soit. La Chambre haute étant largement dominée par le
> parti présidentiel, un écueil guette déjà les « vénérables» sénateurs qui
> semblent n'avoir pas encore pris l'entière mesure de leur responsabilité si
> l'on s'en tient à ce qui vient de se produire lors des discussions et de
> l'adoption du règlement intérieur de cette institution. Peut-être
> convient-il de rappeler quelques idées-forces qui ont marqué la
> rencontre des 82 sénateurs du Rdpc avec le Secrétaire général du comité
> central de cette formation politique. Ce dernier soulignait avec emphase : «
> Je vous demanderai d'abord de garder à l'esprit en toute circonstance le
> sens de la discipline du parti, dans ses directives et dans ses consignes,
> étant bien entendu que le parti demeure pour vous un réservoir de ressources
> en un recours dans les moments d'incertitudes. Comme membres de la chambre
> haute du parlement, vous aurez la lourde responsabilité de vous prononcer
> sur des questions délicates. Je vous demande également de travailler dans un
> esprit d'équipe ». À l'évidence, le ton est injonctif. À maints égards, il
> rappelle une tradition propre au temps de la pensée et parole uniques et
> iniques vécues sous le monopartisme.
> Cette édition de la Grande Palabre ambitionne de proposer une discussion
> analytique et prospective sur l'avènement du Sénat au Cameroun. Pourquoi le
> Sénat est-il mis en place avant les régions alors que la logique, la
> cohérence et le droit militaient pour une démarche inverse, à savoir mise en
> place des structures représentées avant l'organe de représentation ?
> Celui-ci, constitue-t-il un gadget institutionnel ou plutôt une structure
> destinée à redonner une certaine vitalité aux dispositifs institutionnels de
> notre pays ? Le contexte dans lequel advient le Sénat est-il propice à la
> qualification de sa fonctionnalité normative et institutionnelle ? Le sénat
> est-il doté des ressources essentielles pour gérer une transition politique
> sans écueils au Cameroun ?
> Les axes de la discussion
> 1- Le sénat au Cameroun : gadget institutionnel ou structure de
> modernisation institutionnelle au Cameroun, Mathias Eric Owona Nguini,
> sociopolitiste
> 2- Le sénat au Cameroun : cadre législatif et normatif, Jean-Claude Eko'o
> Akouafane, écrivain/SG du Minader (à confirmer)
> 3- Partis politiques et élections sénatoriales du 14 avril 2013 au Cameroun
> : collusion, opportunisme politique ou simple démonstration de force du
> Rdpc, Alawadi Zelao, Maître de recherche
> 4- Les élections sénatoriales : avancées ou reculades ? Jean Takougang,
> Consultant/homme politique
> 5- Le sénat au Cameroun peut-il gérer une transition politique pacifique au
> Cameroun ? Alain Fogué, Enseignant/Homme politique
> Modérateur: Jean-Bosco Talla
> En direct sur les ondes de Radio Cheikh Anta Diop, FM 101.1
> Contact: +237 77 31 48 98

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