La Nouvelle - Une - 18/02/2013
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Dénonciation: La note de renseignement qui accable Charles Metouck C'est officiel depuis vendredi 15 février. Charles Metouck n'est plus aux commandes de la Société nationale de raffinage (Sonara). Il est remplacé à ce poste par Ibrahim Talba Malla, jusque-là Directeur de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures(Csph). Si pour la plupart des observateurs le feuilleton Sonara n'a que trop duré, sous fond de caporalisation d'une société publique par un puissant homme d'affaires qui n'en faisait plus qu'à sa tête, pour d'autres, la chute de l'enfant terrible de Mouanko est une suite logique des pressions qu'exerceraient certains réseaux sur le régime de Yaoundé pour rester au contrôle de notre manne pétrolière. Néanmoins, quelque soit le bout par lequel on prend le problème, la chronique Charles Metouck ne semblait présenter depuis près de 4 ans qu'une seule issue: l'éviction. En témoigne cette note de renseignement destinée au Chef de l'Etat. De l'alerte sur les 350 milliards de Fcfa aux différentes missions du Contrôle supérieur de l'Etat, en passant par les démentis et les droits de réponse de l'ex Dg de la Sonara, nous pouvons aujourd'hui affirmer sans risque de nous tromper que son départ était déjà programmé. L'arrivée d'Ibrahim Talba Malla, ex Dg de la Csph, ouvre à coup sûr une nouvelle ère, empreinte d'une dynamique digne d'un homme resté fidèle à Paul Biya, depuis son accession à la magistrature suprême. Dans son édition de la semaine, votre journal vous plonge dans les dossiers noirs de l'ancien Dg, Charles Metouck. Décryptage.
I- Après enquête et recoupements, à la lumière du rapport de la mission du Contrôle supérieur de l'Etat conduite par l'Inspecteur d'Etat, Mme Fortune Kame, Chef de la Division des entreprises publiques au Contrôle supérieur de l'Etat, la mission a séjourné à la Sonara de septembre à février 2001. Ainsi de la gestion du Directeur Général de la Sonara Charles Metouck passée au peigne fin a ressorti les cas suivants:
- Distractions massives des fonds de l'entreprise;
- Bradage des biens de l'entreprise;
- Marchés, contrats fictifs et surfacturés.
Cinq motifs d'interpellations risqueront sauf changement de dernière minute d'être retenus contre lui et sept de ses collaborateurs.
II- Motifs d'interpellation - Projet d'extension de la raffinerie et construction de l'usine de bitume;
- Création de la Banque Atlantique;
- Surfacturation du raffinage des hydrocarbures à la société de raffinage à Abidjan;
- Bradage de 20 véhicules du parc automobile de la Sonara;
- Délit d'initié avec Scimpos
- Trafics de carburant avec la Garde présidentielle.
III- Collaborateurs Impliqués -Evelyn Matin: Directrice des ressources humaines
-Jean Edinguele: Chef service du contentieux
-Michel Moue: Chef service des approvisionnements
-Janvier Noe Ngalle: Chef service commerciale
-Mr Nlend: Chef du département des ventes internes
-Mr Ebong: Cadre au service commercial
-Daniel Yard: homme écran du Directeur Général (Français)
-Mr Fillot: Chef du projet d'extension de la raffinerie de la Sonara.
Avant 2001, Charles Metouck était Directeur Général de Scimpos (Matelas) et Président Syndustruicam. Lorsque l'ancien Directeur Général Bernard Eding décède, l'ancien Sgpr Atangana Mebara le repère et en échange de 350 000 000 de FCFA le propose, pour le nommer Directeur Général de la Sonara.
A partir de ce moment, il devient le bras séculier et le grand financier de la nébuleuse politico-ésotérique baptisé «G11» qui œuvre en souterrain pour la conquête du pouvoir par Atangana Mebara.
Durant près de 8 ans où celui-ci était Ministre d'Etat, Secrétaire Général de la présidence de la République et Président du conseil d'administration de la Snh. Les largesses de Charles Metouck se manifestaient à travers marchés fictifs et surfacturés, décaissements arbitraires. Lorsque Laurent Esso est nommé Ministre d'Etat, Secrétaire Général de la présidence de la République, le climat est bon et détendu d'autant plus que son épouse est une proche parenté de Laurent Esso. Celui-ci se méfie de sa proximité avec Atangana Mebara.
Avec l'interpellation d'Atangana Mebara, Laurent Esso qui veut l'enterrer dans le cadre de l'Opération d'assainissement de l'administration publique camerounaise souhaite exploiter et récupérer Charles Metouck à son compte pour le retourner contre Atangana Mebara.
Mais Charles Metouck a refusé de jouer le jeu de Laurent Esso, raison pour laquelle pour se venger, il a instrumentalisé le Ministre Délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l'Etat Mr Siegfried David Etame Massoma pour une mission de contrôle orientée à la Sonara.
Il s'agit d'un règlement de comptes à la seule différence que la mauvaise gestion du Directeur Général de la Sonara a servi à ses ennemis.
Laurent Esso pour se positionner auprès des Français et fragiliser Charles Metouck, Directeur Général de la Sonara a profité du conflit entre la Sonara et la multinationale française groupe Total au sujet du projet d'extension surfacturée de la raffinerie de la Sonara où le Groupe Total n'était pas d'accord et n'avait pas été associé au projet de part leur position d'assistant technique de la Sonara.
Projet d'extension de la raffinerie de la Sonara Compte tenu de la faible capacité de la Raffinerie de la Sonara, l'Etat camerounais avait envisagé des travaux à la raffinerie. Ainsi Charles Metouck y voit une opportunité pour le «G11» d'avoir les moyens financiers par la conquête du pouvoir et aussi de se faire l'argent pour son groupe d'entreprises.
Au cours d'un conseil d'administration, le Groupe Total s'oppose au projet d'extension de la Raffinerie que conduit le Directeur Général de la Sonara au motif que celui-ci ne les a pas consultés alors que Total est actionnaire et assistant technique disposant de la minorité de blocage.
En fait, Charles Metouck, Directeur Général de la Sonara voulait gérer le dossier seul avec son réseau, sans la clairvoyance des Français de Total. Cette situation a conduit au départ de Total de l'actionnariat de la Sonara, étant en sécheresse financière, l'Etat traînant a envoyé les fonds. Le Directeur Général monte le projet-piège de convention de prêt de 350 milliards de FCFA.
Derrière cette convention de prêt se cache la volonté délétère en G11 (Tendance Atangana Mebara) de contrôler pour récupérer la Sonara en cas de non-remboursement d'un prêt engagé dans une banque de la place avec la complicité des tribunaux de l'Hexagone ainsi que les réseaux politico-économiques.
Bradage des véhicules de la Sonara Sur instruction du Directeur Général de la Sonara Charles Metouck, un bon de commande est signé à la Société Autorind basé à Douala et qui a pour actionnaire majoritaire Jean Edinguele, Chef de service du contentieux, homme de main du Directeur Général de la Sonara. Ce contrat stipule la location de 20 véhicules pour 3 ans pour un coût de 2 milliards de Francs CFA à raison de 666 000 000 par mois.
De plus une partie du contrat stipulait la récupération de 20 véhicules du parc automobile de la Sonara flambant neufs, qui n'avaient pas encore fait 1 000 km de route, pour les vendre aux enchères à 400 000 Francs CFA/véhicule.
Banque Atlantique Créée sur les actifs de la défunte Amity Bank, elle a été le résultat d'un long processus mafieux et frauduleux conduit par:
- Charles Metouck: Directeur Général de la Sonara
- Essimi Menye: Ministre des Finances
- Ndzana Djouga: mandataire de la Cobac pour la liquidation d'Amity Bank
- Jean Marie Atangana Mebara: ex-Secrétaire Général de la présidence.
Lorsque Jean Marie Atangana Mebara était Secrétaire de la présidence de la République, le G11 dont il était le gourou recherchait une banque pour sécuriser le trésor de guerre pour la conquête du pouvoir en 2011. Il charge Charles Metouck de voir avec les réseaux économiques du Gicam et de la chambre de Commerce, une banque en faillite ou menacée de liquidation. C'est alors que la banque qui avait ce profil était Amity Bank. Entre temps Jean Marie Atangana Mebara est muté aux Relations extérieures. Un tandem s'installe entre Charles Metouck et Essimi Menye, l'actuel Ministre des Finances. Leur plan prévoit:
- Initiation du processus de rachat frauduleux d'Amity Bank en négociant avec les Ivoiriens d'Atlantic Financial group comme structure financière-écran;
- Complicité avec la Cobac pour la nomination de Ndzana Djouga comme mandataire de la Cobac pour la liquidation d'Amity Bank;
- Provoquer la faillite d'Amity Bank pour faciliter le rachat de celle-ci à travers le groupe ivoirien Atlantic financial groupe.
- Recrutement du cabinet Mazars pour un audit financier orienté avec pour mission d'élever les créances pour fragiliser Amity Bank.
- Don fictif sous forme de prêt de 9 milliards de Francs CFA des bons de trésor du Ministre des Finances Essimi Menye à la Banque Atlantique remboursable en 2019 alors qu'il ne sera plus aux affaires, sous prétexte de soutien de l'Etat à l'endettement de la banque pour éviter les pertes d'emplois.
Malgré les multiples efforts des actionnaires pour recapitaliser Amity Bank, malgré la décision de la Cour de justice de la Cemac qui condamne la Cobac, la Banque atlantique, le Ministère des Finances à remettre en scelle Amity Bank, propriété de Tacha Lawrence et a dédommagé celui-ci à hauteur de 9 milliards; l'argent versé soit disant par l'Etat du Cameroun à la Banque atlantique. Le plan du Ministre Essimi Menye et du Directeur Général Charles Metouck va marcher comme une lettre à la poste.
C'est ainsi donc qu'avec la pression des lobbies, la Banque Atlantique, naît des cendres de la défunte Amity Bank avec comme Président du Conseil d'administration Charles Metouck qui en est l'actionnaire majoritaire pour avoir capitalisé l'actionnariat (450 millions Francs CFA) avec les fonds des structures qu'il gère:
- Sonara
- Syndustriacam
- Scimpos
- Nsia (actionnaire, assureur de la Sonara)
Entre temps le Ministre des Finances Essimi Menye entre aussi dans l'actionnariat à travers des prête-noms.
La société d'Assurances Nsia Cameroun est une filiale de Nsia assurances basée à Abidjan en Côte-d'Ivoire. Relevant du portefeuille des entreprises du Groupe Atlantic financial dont Banque atlantique fait partie. La Directrice Générale de Nsia Cameroun est Mme Tiako, c'est sa société qui assure la Sonara depuis des années, c'est elle qui a conduit le processus secret des négociations pour positionner Banque atlantique avec les Camerounais pour le rachat frauduleux de Amity Bank.
Raffinage hydrocarbures en Côte-d'Ivoire Profitant du projet d'extension de la raffinerie et de la construction de l'usine de bitume, le Directeur Général de la Sonara dans les manœuvres de détournement de deniers publics, à dessein, a décidé de confier le raffinage des hydrocarbures à la Société Ivoirienne de raffinage (Sir).
Cette prestation est fortement surfacturée et les commissions sont partagées et reparties dans leurs comptes respectifs à la Banque atlantique. Le choix de Charles Metouck pour la Côte-d'Ivoire s'explique de fait que le pays de son principal partenaire (Atlantic Financial Group) propriété de Kone Dossongui dans le rachat frauduleux avec le «G11» de la défunte Amity Bank devenue Banque atlantique.
Donc en orientant le marché là-bas, les retombées financières sous forme de commissions sont énormes et lui profitent.
Délit d'initié Pendant 10 ans, de 2001 à 2011, Charles Metouck Directeur Général de la Sonara a violé la loi en faisant gagner à sa société Scimpos spécialisée dans les matelas, la livraison de la colle industrielle. Il est à noter que toutes ces livraisons se faisaient à des coûts extrêmement surfacturés.
Fiche sur les collaborateurs du Directeur Général impliqués dans les malversations financières à la Sonara.
1- Evelyne Matin: Directrice des ressources humaines Elle a été toujours au centre de toutes les stratégies, tous les tripatouillages orchestrés par le Directeur Général, ce qui lui a permis de s'enrichir illicitement et d'acquérir une insolente fortune sur le dos de la Sonara. Elle aime le luxe et aime exhiber son aisance matérielle.
2- Jean Edinguele: Chef de service du contentieux C'est le cerveau de toutes les opérations mafieuses ainsi que des transactions financières occultes, il a la charge sur instruction expresse du Directeur Général de s'occuper des contrats avec les entreprises. Très absent à son poste à cause de ses nombreuses missions fictives qu'il effectuait chaque mois aux frais de la Sonara. L'une de ses spécialités était le trafic d'influence au nom du Directeur Général auprès des potentiels prestataires de service. Celui qui a géré le marché fictif et surfacturé de location de 20 véhicules à la Sonara pour un coût de 2 milliards de Francs CFA à raison de 666 millions de Francs CFA par mois dans leur société-écran (Autorind).
3- Michel Moue: Chef service des approvisionnements C'est son cousin du village (Mouanko). Dès l'annonce de l'arrivée de la mission du Contrôle supérieur de l'Etat, le Directeur Général l'a muté à l'Environnement pour l'éviter toute audition ou interpellation car celui-ci étant son bras séculier, connait toutes les magouilles et autres malversations financières du Directeur.
4- Janvier Noe Ngalle: Chef service commercial C'est aussi un autre bras séculier du Directeur Général, c'est par lui que transitaient tous les dossiers liés aux transactions financières occultes.
5- Mr Nlend: Chef du département des ventes internes C'est son frère du village. Le Directeur Général lui confit de gérer pour son compte les différents dossiers et autres transactions financières liées aux trafics de carburant (transbordement des hydrocarbures en haute mer, trafic du carburant avec la Garde présidentielle, contrat de la Sonara avec Camship, contrat de la Sonara avec Tradex). Actuellement incarcéré à la prison centrale de Buea.
6- Mr Ebong: Cadre au service commercial C'est le neveu du Président du Conseil d'administration John Ebong Ngole. Il s'est retrouvé par accident dans ses malversations financières, mais en a bénéficié. Il y a été associé pour les raisons d'équilibre afin qu'on ne puisse penser que c'est une affaire des Bassa. Actuellement incarcéré à la prison centrale de Buea.
7- Daniel Yard: 1er Chef du projet d'extension de la raffinerie et de construction de l'usine à bitume de la Sonara. C'est un Français installé depuis quelques années au Cameroun, vivant avec une Camerounaise, il est fiché dans les services spéciaux comme l'homme de main, le bras séculier du Directeur Général. Cette proximité explique son choix comme Chef du projet d'extension de la raffinerie et de construction de l'usine de bitume de la Sonara. A ce poste, sa gestion s'est caractérisée par la distraction massive des fonds du projet, ainsi que le montage d'une quinzaine de sociétés-écrans pour des marchés fictifs et surfacturés dans le cadre du projet. Après la découverte des malversations financières, il a abandonné son poste avec la bénédiction du Directeur Général et a pris fuite.
8- Mr Fillot: 2ème Chef du projet d'extension de la raffinerie et de construction de l'usine à bitume de la Sonara. C'est aussi un autre Français après la fuite de Daniel Yard il le remplace au poste de Chef de projet d'extension de la raffinerie et de construction de l'usine à bitume de la Sonara. Il n'a fait que quelques mois, le temps pour lui de détourner les fonds du projet. Il abandonné son poste et a fondu dans la nature. Le fait que le Directeur Général n'a pas signalé sa disparition est un aveu de complicité dans les malversations financières dans ce projet.
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