Re: Pr Takougang: L'ETAT JACOBIN ET FAILLITE DU DEVELOPPEMENT

Et c'est pour cela que dans des Pays à régime centralisé il y a des Sous et Préfets qui sont les "représentants du Chef de l’État. Ceux-ci ont pour principal rôle: d'entraver tous les initiatives prise par les élus locaux pour booster le développement de leurs localisés. Demandez au Docteur Leonlin Nja Kwa lui Maire SDF de Douala 1er à l'époque qui avait reçu une demande d'explication pour avoir fait équiper les services de sa Mairie avec les ordinateurs fruit du reste de l'aide d'une aide d'une <Mairie Française. Le crime de ce Maire était qu'il a fait acheter ces ordinateurs sans l'aval du Préfet.

Ce n'est pas pour rien que dans pareil système, tout le monde ne jure que sur 'son excellence le Président de la République Chef de l’État, chef suprême de, grande guide... ou "sur haut instruction du Chef de l'Etat et bla bla

AN

2015-05-04 20:08 GMT+02:00 'Ofege Ntemfac' via ambasbay <ambasbay@googlegroups.com>:
L’ETAT JACOBIN ET FAILLITE DU DEVELOPPEMENT (2)
 
Au plus fort des villes mortes, lorsque l’économie et la plupart des villes du pays sont paralysées par une vaste opération de désobéissance civile qui dure depuis des mois, M. Paul Biya déclare : « Quand Yaoundé respire, le Cameroun vit ! ». En pur produit de la France jacobine, mieux que personne, il définit ainsi d’une part l’Etat jacobin dont il est l’un des plus ardents défenseurs et d’autre part, il en présente le projet de société : concentrer tous les pouvoirs au sommet, annihiler tous les contre-pouvoirs, uniformiser, contrôler, brider, décourager et même entraver toutes les initiatives locales et faire de la capitale, siège des institutions un îlot de prospérité et le centre unique de l’impulsion de l’action politique, économique,  sociale et culturelle. Dans un tel Etat, le  principe de subsidiarité selon lequel les décisions doivent être prises au niveau le plus bas possible est non seulement ignoré, mais suspecté, réprimé et combattu. L’Etat jacobin s’oppose à l’Etat fédéral, dont les fondements sont ce principe de subsidiarité, la souveraineté partagée, la démocratie directe, la reconnaissance des corps intermédiaires, des identités collectives et des communautés.
Mais quand on sait que la plupart des pays les plus développés et les plus puissants au monde sont soit des Etats fédéraux soit ceux qui ont procédé à de larges décentralisations, il y a tout lieu de penser qu’un centralisme monarchique et  étouffant tel que celui en cours dans la plupart des pays africains est incompatible avec le développement. Cette conception est si largement partagée que Valérie Pouchelon Martel de la Faculté de Droit Virtuelle (FDV) de Lyon peut le plus naturellement du monde écrire: « L’Etat unitaire, même décentralisé, peut aujourd’hui apparaître comme une curiosité tant le modèle de l’Etat fédéral se généralise ».
Alexis de Tocqueville qui a étudié le régime américain et les régimes européens reconnaît l’incapacité des Etats jacobins à impulser le développent quand il écrit : « un pouvoir central, quelque éclairé, quelque savant qu’on l’imagine, ne peut embrasser à lui seul tous les détails de la vie d’un grand peuple. La centralisation, en un mot, excelle à empêcher, non à faire. Lorsqu’il s’agit de remuer profondément la société, ou de lui imprimer une marche rapide, sa force l’abandonne. Pour peu que ses mesures aient besoin du concours des individus, on est tout surpris alors de la faiblesse de cette immense machine ; elle se trouve tout à coup réduite à l’impuissance. »
 Le développement  est la satisfaction des besoins fondamentaux de l’homme. Il s’agit donc d’un processus cumulatif au long cours dont la finalité est l’accroissement du revenu total et du revenu moyen par tête de l’ensemble de la population. Le développement comporte donc une dimension de justice sociale, de partage équitable, de solidarité et de diffusion à toutes les couches de la société, de répartition convenable entre les différents groupes sociaux et les individus. Un Etat  qui a un centre d’impulsion politique et économique unique auquel la population est uniformément soumise sur toute l’étendue du territoire serait incapable, quelle que soit sa bonne volonté, de recenser les besoins fondamentaux de tous les individus et groupes sociaux et d’en tenir compte.
Penser que si la capitale respire, c’est que le reste du pays vit, suggère que le développement peut s’exporter du siège des institutions vers la périphérie. Le développement est un produit endogène et non une denrée qui s’importe ou s’exporte. C’est une construction de tous les instants, un travail de longue haleine. Il ne doit donc pas être un processus de mendicité  et de dépendance inexorable d’une périphérie qui attend tout d’un Etat central paternaliste, hégémonique et omniscient. Le développement passe avant tout par le respect de la dignité humaine, c’est-à-dire la création d’un environnement institutionnel et des conditions idoines permettant aux individus et aux groupes sociaux de s’épanouir, de se valoriser et d’exploiter pleinement leurs aptitudes, leurs talents et leurs potentialités  pour mener une vie productive et créative en conformité avec leurs besoins et leurs intérêts.
 Le respect de la dignité humaine dans la conception du développement est une dimension éthique introduite par Sen, prix Nobel d’économie en 1999. Selon lui, chaque être humain doit être traité comme une fin en soi, notion fondamentale qui implique le respect de l’autre, de ses différences, de son environnement et de ses valeurs. Une telle démarche n’est pas possible dans un centralisme despotique pour qui les différences sont suspectes et dont la préoccupation première est d’uniformiser pour mieux surveiller et contrôler. Le développement n’est possible que lorsque l’ensemble de la société, à tous les niveaux, peut participer au processus de prise de décision et en exercer le contrôle.
 
 Le développement n’est pas un taux de croissance abstrait qui ne se reflète ni dans le panier de la ménagère ni dans la condition de vie des individus qui, de toute évidence, sont la véritable richesse d’une nation. Il doit leur permettre de mieux se nourrir, de mieux se soigner afin de vivre plus longtemps en bonne santé et à l’abri de l’insécurité. Il doit leur permettre d’accéder aux ressources nécessaires pour acquérir des connaissances, des savoirs pour être en mesure de participer à la vie de la collectivité et de mener une existence décente dans un environnement sain. La centralisation qui fait de l’Etat non pas le dernier mais le premier et l’unique recours ne peut  pleinement satisfaire  de telles attentes.
Le jacobinisme relève d’une culture antilibérale qui amène le pays à se construire par le centre, par la capitale qui met la périphérie sous perfusion, en leur distillant les moyens financiers et des compétences. Les provinces vivent alors sous un régime d’assistanat, d’octrois et de subventions, toutes choses qui ne peuvent  qu’assujettir,  assurer la dépendance, la soumission mais jamais le développement humain. L’économiste Philippe Crevel, dans un excellent article, après avoir précisé que le libéralisme n’est pas soluble dans le jacobinisme se demande pourquoi ne pas en finir avec cette idéologie et conclut à juste titre que le libéralisme politique s’étiole par l’absence de contre-pouvoirs locaux et que le libéralisme économique est asphyxié par l’inexistence de réseaux locaux puissants et autonomes par rapport à la capitale. Le centralisme politique et administratif, en tout état de cause, ne peut être propice qu’au développement des inégalités économiques et sociales.
Une division du travail s’impose donc, de telle sorte que ce qui est national et régalien relève de l’Etat central, et que ce qui est local et qui relève à l’évidence de la démocratie locale, du choix local de proximité et de l’administration quotidienne des citoyens soit confié au local. Le faire, c’est alléger l’Etat, ce n’est pas l’affaiblir. C’est le laisser respirer et mieux faire ce qu’il a à faire. L’absence de véritables contre-pouvoirs locaux favorise la remontée au sommet de tous les problèmes et empêche la mise en œuvre rapide de solutions adaptées. La centralisation repose sur l’infantilisation et la déresponsabilisation des collectivités locales à travers l’instauration de tutelles plus ou moins explicites et par le dogme de l’infaillibilité d’une administration centrale hégémonique et omniprésente pour qui les mots contre-pouvoirs, autonomie locale, fédéralisme font peur  et qui ne pense qu’à limiter, uniformiser, contrôler, décourager et même entraver toutes les initiatives locales jugées à tort ou à raison dangereuses.
La conviction selon laquelle le centralisme étouffe le développement n’est pas nouvelle. Avant les évènements de mai, dans son discours de Lyon du 24 mars 1968, le Général de Gaulle soulignait déjà que « l’effort multiséculaire de centralisation qui avait été longtemps nécessaire à la nation pour réaliser et maintenir son unité malgré les divergences des provinces qui lui étaient successivement rattachées ne s’imposait plus désormais et qu’au contraire, c’étaient les activités régionales qui apparaissaient comme les ressorts de la puissance économique du futur. Un État omnipotent ne permet donc pas la libération des initiatives locales et citoyennes qui sont la clé du développement, car la lourde bureaucratie et les pesanteurs des administrations centrales qu’il génère deviennent source de dysfonctionnements, de lenteurs, de blocages et de gaspillages.
La région ne doit pas être pensée comme une simple circonscription administrative permettant à l’Etat central de mieux organiser son action et de mieux coordonner ses services mais comme une entité juridique permettant aux citoyens de mieux participer à l’élaboration des décisions publiques les concernant.  Il faut donc décentraliser véritablement. La décentralisation ne doit pas être, comme on le voit souvent en Afrique, une simple déconcentration qui vise simplement à améliorer l’efficacité de l’action de l’État en transférant certaines attributions de l’échelon administratif central aux fonctionnaires locaux, tels que les préfets, les gouverneurs, les sous-préfets, les délégués du gouvernement ou les directeurs départementaux des services de l'État ou à leurs subordonnés. Elle doit être telle que les personnalités les plus importantes dans les collectivités décentralisées soient des élus bénéficiant de coudées franches sanctionnées seulement par un contrôle a posteriori. Elle doit être telle que tout ce qui peut être fait de la manière la plus efficiente et la plus économique à un niveau le plus proche du citoyen puisse l’être. Sinon, adieu au développement !
La Décentralisation doit fournir un cadre institutionnel aux interventions de tous les secteurs d’activités économiques, sociales et culturelles durables avec un système de responsabilisation des populations qui catalyse la mise en valeur des potentialités locales naturelles, humaines, économiques, sociales et culturelles. Ceci donne lieu à un développement à la base où les populations s'organisent pour une meilleure mobilisation et une meilleure utilisation des ressources et des forces dont elles disposent, en vue d'atteindre un état jugé meilleur par elles-mêmes conformément à leurs aspirations et leurs normes culturelles. En d’autres termes, à construire leur avenir de leurs propres mains, sans les tutelles inhibitrices et paralysantes d’un Etat hyper-centralisé.
La décentralisation et le renforcement des pouvoirs locaux ont toujours contribué à l’amélioration des services rendus aux citoyens. La réalisation des travaux complètement menée par l’administration centrale a bien souvent débouché sur des travaux de piètre qualité livrés en retard et à une dérive des coûts due à la surfacturation. La plupart du temps, les travaux n’étaient exécutés que sur du papier. La mise aux normes des établissements scolaires ainsi que le nombre de chantiers abandonnés au Cameroun dans ce domaine ont démontré ces dernières années que l’Etat central n’était ni très préoccupé par la gestion de l’argent de nos impôts ni par la formation et la sécurité de nos enfants.
Une gestion de proximité est toujours gage de rigueur, de suivi, d’économie et d’éclosion d’initiatives. Elle permet d’arriver à un développement à la base initié, financé, exécuté et contrôlé par les bénéficiaires, ce qui permet aux gens d’apprendre à se prendre en charge, de décider d’eux-mêmes de leurs priorités et de leurs affaires, de prendre en main leur destin, de construire leur vie, d’avoir le droit d’initier, de faire, de dire et de savoir. Les collectivités territoriales décentralisées doivent être dotées d’instruments juridiques suffisants pour pouvoir faire face à la toute-puissance des administrations centrales.
Le développement à la base doit être perçu comme une condition nécessaire au développement, car il s’agit d’un développement centré sur les besoins fondamentaux des populations et sur leur propre capacité d'organisation. La participation populaire suppose que des conditions morales et sociologiques soient réunies à l'échelle individuelle et collective. Tout d'abord, les besoins sont à exprimer par les populations qui doivent manifester leurs centres d'intérêts et envisager concrètement des initiatives locales. Ensuite elles doivent adhérer totalement à l'initiative collective, être physiquement présentes et moralement engagées tout au long de la réalisation des projets. Enfin, l'adhésion doit se traduire par un certain degré d'organisation de la communauté locale. La réussite du projet nécessite, de la part de l'encadrement, une réelle intégration et une grande disponibilité des agents chargés de la mobilisation.
Je sais qu’au Cameroun par exemple, il y a une volonté manifeste de la part des tenants du pouvoir totalitaire de dénigrer la décentralisation, la démocratie locale ou le fédéralisme en présentant leurs défenseurs comme des antipatriotes sécessionnistes et assoiffés de pouvoir qui manœuvrent pour attenter à l’unité et à l’intégrité territoriale de la nation. Les velléités irrédentistes de la SCNC dans la partie anglophone leur fournissent un alibi de poids pour manipuler le peuple. On comprend pourquoi la décentralisation contenue dans la Constitution de 1996 tarde à être mise en œuvre, le pouvoir en place se contentant de changer le mot province en région et en continuant de nommer à la tête des régions et des communes des gouverneurs et des délégués du gouvernement, en violation flagrante des dispositions de l’article 55 qui exige que les collectivités territoriales décentralisées jouissent d’une autonomie administrative et financière et s’administrent par des exécutifs élus. On comprend aussi pourquoi les actions des collectivités locales  sont encadrées, surveillées, brimées, bridées. Le Cameroun devra revoir sa conception des choses, se conformer à la nouvelle donne ou rater le train du développement.
Assez curieusement, il y a une forte aspiration au fédéralisme aujourd’hui en France qui est défendue avec beaucoup de conviction par François Léotard et bien d’autres voix qui comptent. D’ailleurs, depuis le 24 septembre 2012, il y a une pétition sur le net qui appelle les Français à abandonner le jacobinisme et à signer pour « une France fédérale dans une Europe Fédérale ». Les Africains doivent savoir se remettre en cause, s’adapter et éviter les erreurs d’antan. En adoptant l’euro, la France leur a abandonné le Franc où elle les avait entraînés. Je crains que demain, en adoptant l’hymne européen et le fédéralisme américain, elle ne leur abandonne encore la marseillaise et le jacobinisme.
Les spécialistes s’accordent aujourd’hui à reconnaître qu’une économie qui repose de plus en plus sur le juste à temps et sur une production de biens et de services personnalisés exige plus de liberté et plus d’initiative au niveau local et sonne la fin d’un centralisme forcené car la volonté d’être mieux soigné, d’avoir au plus près de soi les services sociaux essentiels nécessitent une décentralisation plus poussée. On est déjà entré dans une période de services personnalisés et humanisés. Les services de masse qu’offrent encore l’Etat et l’administration centralisés sont aujourd’hui plus qu’inadaptés, décriés et rejetés. Par leur rapidité de réaction, les collectivités locales peuvent plus facilement que l’Etat répondre aux nouveaux besoins sociaux.
Un Etat jacobin est un Etat autoritaire et même totalitaire car le jacobinisme procède de la monarchie où le monarque absolu de droit divin ne tient pas à perdre la moindre parcelle de son pouvoir temporel et spirituel. Or décentraliser, c’est partager, c’est démocratiser. De plus, il a été établi qu’il existe une interdépendance entre développement, démocratie et droit de l’homme et par conséquent, une interdépendance entre droit à la démocratie et droit au développement. De même, l’absence de justice, qui est le lot des Etats centralisés, compromet directement le développement, d’une part parce qu’elle favorise les pratiques de mauvaise gestion et de corruption et, d’autre part, parce qu’elle décourage les investissements et les échanges économiques. Il ne peut, en effet, y avoir de développement dans un contexte d’arbitraire, en l’absence de primauté du droit car pour construire, pour investir ou pour institutionnaliser, il faut un minimum de certitude ; il faut savoir quelle est la règle applicable et comment elle s’applique. Cette primauté du droit implique, pour l’exercice du pouvoir, la légitimité, la transparence, l’obligation de rendre des comptes. Ces trois éléments, qui sont à la base de la primauté du droit, sont essentiels, tant pour le processus démocratique que pour celui du développement.
En conclusion, le développement passe par le fédéralisme qui est reconnu comme le mode politique qui correspond le mieux au libéralisme, car il suppose un équilibre de pouvoirs et leur autolimitation. Comme le disait Lord Anton, il limite et restreint le pouvoir souverain en le divisant et en assignant au gouvernement certains droits définis. Il passe aussi par la démocratie que porte encore mieux le fédéralisme qui se caractérise mieux qu’ailleurs par une gestion de proximité qui nécessite la plus grande participation de la population locale aux décisions qui les concernent directement. La construction d’une autoroute, d’une centrale électrique, d’un barrage ou d’un aéroport ne saurait plus se faire aujourd’hui sans la consultation, voire l’association et l’implication des populations concernées. Le pouvoir qui vient d’en haut est légal, mais pas nécessairement légitime. Il doit puiser sa légitimité dans sa force de concertation, de persuasion et de mobilisation autour des objectifs précis. Par leur proximité, les collectivités locales sont mieux outillées que l’Etat central pour répondre aux attentes des populations. L’ère des Etats monolithiques est révolue. La dislocation de l’URSS ne s’explique pas autrement.
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Col 3:4 When Christ, who is our life, shall appear, then shall ye also appear with him in glory. Christ appears in your life right here, right now: one nanosecond after you believe and confess that Jesus is Lord.
https://www.facebook.com/CAYMCameroon





On Sunday, May 3, 2015 3:08 PM, "Ofege Ntemfac ntemfacofege@YAHOO.COM [mbonbani]" <mbonbani@yahoogroups.com> wrote:


 
Et j'ajoute:
Par mesure conservatoire qu'on amene ce beau monde a Kondengui pour faux, usage du faux et subversion.
Leurs commanditaires aussi.
Et c'es
Voila les veritables enemies de l epanoussiment de l'etat du Cameroun.
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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On Sunday, May 3, 2015 1:34 PM, "Ofege Ntemfac ntemfacofege@YAHOO.COM [cameroons_sdf_party]" <cameroons_sdf_party@yahoogroups.com> wrote:


 
-Etienne Owono Owono (beti)
- Philippe Camille Akoa(beti)
- François Marc Modzom(beti)
Daniel Anicet Noah (beti)
- Christophe Mien Zock (allie de L'est)
- Alain Belibi (beti)
En vérité, et vérité, si, et seulement si, le Cameroun était un état de droit cet état devait traduit ces bonhommes devant une haute juridiction pour les crimes suivants contre le peuple camerounais:
1. faux et usage du faux avec coaction intellectuel
2. escroquerie (notoire)
3. propagation de fausse nouvelles
4. tribalisme (notoire)
5. xénophobie (notoire)
6. crime contre le développement d'un pays et ceci mérite l'attention du TCS.
7. malhonnêteté intellectuel avec coaction…etc.
 
Preuves
Extrait Prof. Takougang
Le Cameroun, Etat multi-ethnique et multilingue marqué par tant de disparités n’est pas une nation mais un Etat. Il ne saurait brandir la forme constitutionnelle de l’Etat comme un fétiche ou un article de foi, imposés par une fatwa et célébrés par une fête nationale dont personne ne ressent au-dedans de soi-même le réel fondement ou la véritable motivation. L’Etat unitaire de type jacobin hérité de la France a montré partout ses limites et son déficit d’unité quand certaines populations embarquées dans une camisole de force suffoquaient dans une centralisation étouffante. C’est pourquoi la France souffre des problèmes Breton et corse, l’Espagne du problème Catalan ou basque, le Maroc du problème sahraoui, le Sénégal du problème Casamançais, le Cameroun du problème anglophone qui n’est pas, comme on le prétend, un banal problème de minorités. Les minorités sont des composantes internes qui n’ont pas le droit de rallier à un pays voisin et avec lesquelles l’Etat central ne négocie pas des liens de fédéralismes ! La forme unitaire de l’Etat, loin s’en faut, n’est ni gage ni vecteur d’unité nationale.
Pour étouffer dans l’oeuf des émeutes et des révoltes qui se dessinaient, certains Etats qui se voulaient unitaires ont pris les devants pour entreprendre une large décentralisation en vue de laisser aux régions des coudées suffisamment franches pour résoudre eux-mêmes les problèmes  vitaux de leurs régions. C’est le cas de la République Italienne, qui reconnaît et favorise les autonomies locales et qui a prévu dans sa constitution une compétence législative des régions en matière de police urbaine, l’autonomie financière et régionale et le statut des organes d’administration régionale. Le Cameroun, lui, freine des quatre fers pour éviter de mettre en place la décentralisation pourtant contenue dans le premier article de la constitution de 1996. Bien que les provinces soient devenues des régions (ce qui ne change rien au contenu), les pouvoirs des autorités déconcentrées nommées (sous-préfets, préfets, gouverneurs) ayant été renforcés, toutes les grandes villes ayant été transformées en communautés urbaines à la tête desquelles le président de la république continue de nommer illégalement des délégués du gouvernement sans légitimité qui règnent sans partage sur les élus!
Qu’on ne se leurre pas. Le Cameroun n’est ni une nation ni un Etat- Nation, mais un Etat composé d’éléments tellement composites et disparates que certains n’ont pas hésité à le comparer à « l’habit d’Arlequin ». Guy Nicolas, in Crise de l’Etat et Affirmation Ethnique en Afrique Noire Contemporaine écrit : « L’Afrique officielle est souvent une Afrique honteuse, attachée à se renier, à cacher ses problèmes, à les minimiser, à les déformer…Le fait ethnique est traité comme une donnée « dépassée », morte, une curiosité tout au plus exotique, folklorique, à usage d’amateurs d’antiquités et souvent comme une tare, une menace, une tache. On se refuse à considérer qu’il évolue, se transforme, acquiert des traits nouveaux et constitue un fait contemporain, au même titre que toute autre donnée sociale et culturelle actuelle ».
L’hypocrisie d’un Cameroun qui malgré sa situation s’escrime à imposer la forme unitaire comme panacée à  une unité nationale artificielle et factice est bien à l’image de cette Afrique-là. Avec tous les memoranda qui fusent de toutes parts pour exprimer des revendications aux préoccupations essentiellement régionalistes ou tribales, les dirigeants camerounais devraient en déduire l’accueil que malgré des discours volatiles les populations réservent à la forme unitaire de l’Etat depuis des décennies et se réorganiser en conséquence : à défaut du fédéralisme, choisir au moins la solution adoptée par l’Italie avec une véritable décentralisation qui permette aux populations de s’approprier à la base le processus de son destin, de son avenir et de son développement.
            Pourtant, quand on observe au quotidien le comportement des plus grands défenseurs de l’Etat Unitaire, on les découvre en proie à d’inconfortables contradictions. Les réflexes tribalistes ou  régionalistes sont partout présents dans leurs actes. Dans leurs discours politiques et autres motions de soutien qu’elles rédigent tous les jours, les élites du parti au pouvoir parleront du président de la république non pas comme le président de tous les Camerounais, mais plutôt « comme le défenseur des intérêts de la tribu », lui demanderont toujours la création d’unités administratives découpées sur le territoire exact de leurs ethnies et l’exhorteront à nommer toujours plus d’enfants de leurs régions à de hautes fonctions administratives et politiques. Tous les grands commis de l’Etat nommés au moindre poste de responsabilité iront toujours se faire fêter aux frais du contribuable dans leur famille, leur village,  leur région, car ils se sentent beaucoup plus les serviteurs de leurs tribus que ceux de leur pays, puisque le Cameroun n’est plus conçu comme un devenir commun à construire, mais comme une dépouille livrée à l’appétit vorace des charognards de toutes les tribus.
            Les décrets fixant les quotas régionaux dans les recrutements à la Fonction Publique que l’on croyait transitoires n’ont jamais été abrogés et aujourd’hui, encore plus qu’hier, au lieu se soucier d’un développement harmonieux de toutes les régions, on continue de se préoccuper d’un factice équilibre régional et du dosage ethnique dans tous les actes de la vie de la nation, aux détriments du mérite et du simple bon sens.
            Dans le domaine éducatif, la loi sur l’orientation scolaire prévoit pourtant la coexistence de deux sous-systèmes anglophone et francophone conservant chacun sa spécificité dans les méthodes d’évaluation et de certifications. On ne comprend pas pourquoi ce fédéralisme académique auquel tout le monde s’accommode depuis des décennies et qui encore aujourd’hui a de beaux jours devant lui, devient haute trahison ou crime de lèse-unité quand on parle de fédéralisme politique. De surcroît, on a encore beaucoup de mal à harmoniser les deux systèmes judiciaires, et nul ne peut nous convaincre que l’hymne national chanté en français est exactement celui qu’on chante en anglais, sauf à nous convaincre qu’un hymne national, c’est plus la musique que les paroles. Quand en 2005, dans un débat à Radio Sky One j’ai soulé ce problème de deux hymnes, j’ai reçu en direct et en différé autant de flèches d’Anglophones que de Francophones !
            L’anathème que l’on jette au fédéralisme et à la décentralisation au point de passer outre les événements majeurs de la vie d’un peuple pour fêter la forme de l’Etat comme si c’était une révolution ne peut se justifier que par des considérations démagogiques et occultes.  « L’avantage » d’un Etat unitaire est simplement que le pouvoir y est concentré dans une autorité centrale constitué d’un seul gouvernement et d’un seul parlement dont les décisions sont exécutées dans tout le pays. L’Etat unitaire n’admet ni la participation citoyenne, ni le partage du pouvoir, ni la multiplication des contre-pouvoirs. Il inhibe la compétition et  la saine émulation salvatrice qui auraient eu lieu entre les entités territoriales décentralisées en favorisant l’oisiveté des populations qui attendraient tout d’un éventuel Etat-Central-Providence.
Pourtant, l’histoire nous montre que les Etats qui dominent politiquement, militairement, économiquement et culturellement le monde sont presque tous des états fédéraux. Les USA, le Brésil, la Russie, l’Inde, le Canada, la Suisse, la Belgique, le Nigeria et presque tous les pays fédéraux que nous connaissons, en matière d’unité, ont beaucoup de leçons à donner à ces pays où l’unité nationale se décrète et s’impose, presque toujours sans grand succès, par les baillons et les baïonnettes et qui sont tout le temps en proie aux affres des irrédentismes et des replis identitaires de toutes sortes. Même la France qui était jusque-là le prototype de l’Etat unitaire centralisé, avec l’évolution de l’histoire, a revu ses positions. Depuis 1980, elle a entrepris un vaste programme de décentralisation avec le transfert de larges pouvoirs et de compétences aux entités territoriales décentralisées (la commune, le département et la région) pourvues de leurs propres organes de décision et de leurs propres ressources.
Le fédéralisme, même pour la France, n’est ni une aberration ni une abomination. Au XVIIe et au XVIIIe siècle, les grands penseurs comme Fénelon et Montesquieu ont préconisé le développement d’un corps intermédiaire entre l’individu et l’Etat. Le fédéralisme s’est affirmé au début de la Révolution Française sous l’impulsion de ce qu’on a appelé « le Club des Girondins » et le mouvement des fédérations constitué de groupements de sections et des districts, d’associations municipales et de clubs politiques qui ont alors formé un vaste réseau politique et militaire à travers toute la France, afin de combattre les ennemis de la Révolution. C’est la Convention montagnarde qui est venue mettre fin à ce mouvement fédéraliste en instaurant un centralisme étatique étouffant  caractérisé par la formule lapidaire de « République une et indivisible » de 1792.
Alors que la philosophie de l’Etat unitaire est de confisquer le pouvoir du peuple souverain, celle du fédéralisme est par contre de le partager, de le redistribuer, de renforcer la solidarité entre les citoyens et la multiplication des contre-pouvoirs en vue de combattre l’aliénation du citoyen par le pouvoir central. C’est ainsi que, rendant compte de l’ouvrage  « Qu’est-ce qu’un peuple libre ? » d’Alain Renaut, Arnaud desjardin, professeur au Lycée Condorcet de Saint Quentin écrit :
 La liberté d’un peuple nécessite « la reconnaissance de la pluralité des intérêts et des convictions, et donc sur la nécessité de combiner unité politique et diversité sociale. Autrement dit,alors que la République française n’a cessé de se concevoir comme “ une et indivisible ”, la République américaine s’est voulue, pour sa part, “ une et indéfiniment divisible ”. (p. 138). Il y a donc, dans la tradition républicaine américaine, une rupture avec l’idée d’homogénéité et d’unité autour du bien commun, et l’idée que la pluralité des intérêts peut déboucher sur des conséquences positives (dans la logique de la poursuite par chacun de son intérêt bien compris). Pour être clair : alors que le “ réflexe républicain ” typiquement français est anti-libéral, le modèle républicain américain fournit l’illustration d’une conciliation possible entre le républicanisme et le libéralisme politique… ».
            La forme fédérale de l’Etat, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire au Cameroun, n’est en rien incompatible avec l’unité nationale. Dans un Etat fédéral, il est question d’un vouloir vivre ensemble clairement exprimé, d’une unité volontaire par rapport au droit international bâtie sur des valeurs stables et des fondements que l’on peut difficilement remettre en cause : unité de nationalité, unité territoriale, unité monétaire et unité douanière.
 Le fédéralisme est un régime qui semble tellement aller de soi que Valérie Pouchelon Martel de la Faculté de Droit Virtuelle (FDV) de Lyon peut le plus naturellement du monde écrire: « L’Etat unitaire, même décentralisé, peut aujourd’hui apparaître comme une curiosité tant le modèle de l’Etat fédéral se généralise ». Alexis de Tocqueville, qui a étudié le régime américain et les régimes européens lui emboite le pas en reconnaissant l’incapacité des Etats jacobins à impulser l’unité et le développent. C’est pourquoi, de façon presque péremptoire, il écrit: « Un pouvoir centralisé, quelque éclairé, quelque savant qu’on l’imagine, ne peut embrasser à lui seul tous les détails de la vie d’un grand peuple. La centralisation, en un mot, excelle à empêcher, non à faire. Lorsqu’il s’agit de remuer profondément la société, ou de lui imprimer une marche rapide, sa force l’abandonne. Pour peu que ses mesures aient besoin du concours des individus, on est tout surpris alors de la faiblesse de cette immense machine ; elle se trouve tout à coup réduite à l’impuissance. »
            L’unité nationale qui est une donnée politique concrète ( intégrité territoriale) ne doit pas se confondre avec l’intégration nationale, notion affective mesurée et exprimée par chaque citoyen selon qu’il ressent par le biais de l’équité, de la justice sociale et de la justice (tout court) qu’il a les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous les autres, qu’il n’est ni métèque ni allogène, mais autochtone partout sur toute l’étendue du territoire national, qu’il ne marchande pas sa citoyenneté, en un mot, que ceux qu’il croit être ses compatriotes ne verront pas toujours en lui «un anglo-bami, envahisseur ou un prédateur venu d’ailleurs ».  C’est ça aussi la rançon ou la contrepartie de l’Etat unitaire. Ces sentiments, loin s’en faut, ne peuvent pas être procurés par la seule forme de l’Etat, mais par une politique qui consacre l’état de droit, qui met le citoyen au centre de tout développement à la fois comme acteur et bénéficiaire et qui fait du développement harmonieux et équilibré de toutes les régions un point non négociable. Cela passe fatalement par une démocratie et une décentralisation véritables, mots qui ont ici une proximité sémantique proche de la synonymie en ce sens qu’ils impliquent inexorablement la participation et le partage du pouvoir ! Redevenons nous-mêmes. Cessons de célébrer l’Etat unitaire alors qu’au fond de nous-mêmes, la philosophie qui préside à toute notre politique et à toutes nos actions est d’inspiration sectariste, régionaliste ou fédéraliste.
            A côté de ce que représentent pour les Camerounais et pour l’Histoire les événements qui ont eu lieu les 1er janvier 1960 et 1er octobre 1961, choisir le 20 mai comme fête nationale est plus qu’une escroquerie historico-politique : c’est un crime impardonnable contre les martyrs, les nationalistes et tous les patriotes d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Le Cameroun doit revoir, sans honte et en toute humilité la date de sa fête nationale, une date qui consacre « l’adhésion du Cameroun tout entier », de sorte que son adoption puisse refléter toute l’émotion qui se dégage de ce rapport du député Henri Martin après l’adoption du 14 juillet comme fête nationale de la France. 
« Mais, à ceux de nos collègues que des souvenirs tragiques feraient hésiter, rappelons que le 14 juillet 1789, ce 14 juillet qui vit prendre la Bastille, fut suivi d’un autre 14 juillet, celui de 1790, qui consacra le premier par l’adhésion de la France entière, d’après l’initiative de Bordeaux et de la Bretagne. Cette seconde journée du 14 juillet, qui n’a coûté ni une goutte de sang ni une larme, cette journée de la Grande Fédération, nous espérons qu’aucun de vous ne refusera de se joindre à nous pour la renouveler et la perpétuer, comme le symbole de l’union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l’égalité. Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l’histoire de France, et peut-être de toute l’histoire. C’est en ce jour qu’a été enfin accomplie l’unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire ».
Pour y arriver, le Cameroun doit passer par un referendum, un véritable referendum, qui n’a rien à voir avec toutes les farces et simulacres de consultations populaires organisées jusqu’ici et qui n’ont été qu’impostures et escroqueries pour perpétuer l’injustice et le statu quo, diviser et anesthésier les Camerounais et leur imposer une paix de cimetière !


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Col 3:4 When Christ, who is our life, shall appear, then shall ye also appear with him in glory. Christ appears in your life right here, right now: one nanosecond after you believe and confess that Jesus is Lord.
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On Sunday, May 3, 2015 12:14 PM, "Ofege Ntemfac ntemfacofege@YAHOO.COM [camnetwork]" <camnetwork@yahoogroups.com> wrote:


 
FETE DU 20 MAI : UNE ESCROQUERIE HISTORICO-POLITIQUE          
                                             Par Pr Jean TAKOUGANG, Traducteur, Professeur de Traduction,
                                             Tel 237 99 84 60 40, jtakougang@gmail.com
 
            Tous les 20 mai depuis 1972, les Camerounais, sur toute l’étendue du territoire, marquent par des défilés et autres manifestations monstres cette date qui a été décrétée comme Fête Nationale de leur pays. Mais, pour ceux qui connaissent l’Histoire du Cameroun, la signification de cette fête demeure confuse, démagogique et absurde. Il est vrai que le 20 mai reste pour beaucoup de Camerounais une date exceptionnelle, à plus d’un titre : c’est le jour où des partis politiques en mal de représentativité peuvent leur offrir pagnes, T-shirts, bouteilles de bière et même des billets de banques pour les convaincre à aller défiler dans leurs rangs. Les plus chanceux qui ont pu d’une manière ou d’une autre rallier le cercle étroit de la Nomenklatura au pouvoir seront invités au Palais de l’Unité ou dans les résidences des chefs des autres unités administratives régionales pour faire ripaille aux frais du contribuable. Ceux qui restent chez eux ne sont pas oubliés. La télévision nationale leur montre, pendant des heures, comment pendant que de ce côté ils tirent le diable par la queue, de l’autre côté là-bas, d’autres Camerounais peuvent encore solliciter les caisses de l’Etat pour organiser des banquets et des orgies dont les coûts et le faste n’ont aucune commune mesure avec la situation économique réelle d’un PPTE pris en étau entre la misère ambiante et les exigences des différents bailleurs de fonds. Mais, au-delà de ces plaisirs, cette évasion et cette duperie d’un jour, combien de Camerounais sont capables de vous donner exactement le contenu de l’événement qui impulse un tel folklore et de si grandioses festivités ? C’est pourquoi nous avons voulu jeter un pavé dans la mare, en posant aujourd’hui au grand public cette question fondamentale que beaucoup de Camerounais se posent depuis près de trois décennies : Qu’est-ce qu’une fête nationale ? Pourquoi le 20 mai, plutôt qu’une autre date (1er janvier (pseudo-Indépendance) ou 1er octobre (pseudo-réunification) par exemple), a-t-il été choisi comme fête nationale au Cameroun ?
             Une fête nationale commémore un événement qui a marqué de façon profonde, indélébile et irréversible le destin d’un peuple ; un événement dont l’impact et la charge émotionnelle sont tels que plus personne de sensé ne puisse jamais  remettre en cause sa pertinence, sa signification et son importance ; un événement fondateur, capable de résister aux morsures du temps, aux humeurs des politiciens les plus torves, aux régimes et aux alternances politiques de tous bords. Une fête nationale commémore un événement révolutionnaire, qui a apporté des changements radicaux marquant une rupture qualitative nette entre le passé et l’avenir, qui émeut chaque citoyen au tréfonds de lui-même et qui chatouille son patriotisme, son orgueil et sa fierté nationale. Un tel événement ne peut être imposé, ni par un décret, une loi ou toute autre force extérieure.
C’est un événement de la vie d’une Nation qui irradie et émet une telle charge de consensus qu’il s’impose de lui-même et par lui-même à tous les citoyens. La fête nationale doit être, comme le drapeau et l’hymne nationaux, une institution pérenne de ralliement. Une date qui remplit toutes les conditions pour être commémorée comme Fête Nationale, porte en elle-même tous les ingrédients lui permettant de se faire reconnaître, se faire accepter, se faire aimer et se faire adopter !
            La fête nationale en France, c’est le 14 juillet, date qui renvoie à la Fête de la Fédération qui elle-même commémorait le premier anniversaire du 14 juillet 1789, prise de la Bastille, prison politique devenue à la fin du XVIIIe siècle le symbole de l’arbitraire et de l’absolutisme. Voilà pourquoi, depuis 1880, le 14 juillet est célébré comme fête nationale en France. Il a traversé le temps et les époques et il n’y a aucune chance que demain, sa symbolique et son contenu historiques dans l’imaginaire collectif français soient remis en cause.
            D’ailleurs, cette date n’a pas été imposée, mais adoptée par les parlementaires, après un débat démocratique dont le rapport très détaillé ci-dessous du sénateur Henri Martin rend compte. Il s’agit de la discussion de la proposition de loi de Benjamin Raspail signée par 64 députés et déposée le 28 mai 1880 à  l’Assemblée nationale, « selon laquelle la république adopte comme fête nationale annuelle la date du 14 juillet ». La loi a été votée par l’Assemblée nationale lors de ses séances des 21 mai et 8 juin et le Sénat l’approuva par une majorité écrasante de 173 voix contre 64. Elle est promulguée le 06 juillet 1880. Le député Henri Martin, rapporteur et chargé de présenter la loi au Sénat rend compte de la manière dont la loi a été adoptée en commission :
« Deux de nos collègues ont combattu, non la pensée d’une fête nationale, mais la date choisie pour cette fête. Ils ont proposé deux autres dates, prises dans l’histoire de la Révolution, et qui, toutes deux, avaient, suivant eux, l’avantage de ne rappeler ni luttes intestines, ni sang versé. L’un préférait le 5 mai, anniversaire de l’ouverture des Etats généraux en 1789 ; l’autre recommandait le 4 août, dont la nuit fameuse est restée dans toutes les mémoires.
La majorité, composée des sept autres membres de la commission, s’est prononcée en faveur de la date votée par la Chambre des députés. Le 5 mai, date peu connue aujourd’hui du grand nombre, n’indique que la préface de l’ère nouvelle : les Etats généraux n’étaient pas encore l’Assemblée nationale ; ils n’étaient que la transition de l’ancienne France à la France de la Révolution.
Le 14 juillet, c’est la Révolution tout entière. C’est bien plus que le 4 août, qui est l’abolition des privilèges féodaux ; c’est bien plus que le 21 septembre, qui est l’abolition du privilège royal, de la monarchie héréditaire. C’est la victoire décisive de l’ère nouvelle sur l’ancien régime. Les premières conquêtes qu’avait values à nos pères le serment du Jeu de Paume étaient menacées ; un effort suprême se préparait pour étouffer la Révolution dans son berceau ; une armée en grande partie étrangère, se concentrait autour de Paris. Paris se leva, et, en prenant la vieille citadelle du despotisme, il sauva l’Assemblée nationale et l’avenir ».
 On peut remarquer qu’il y a eu un réel débat, que toutes les opinions ont été prises en compte,  que plusieurs dates et leur signification furent passées en revue, que chacun des événements « était pris dans l’histoire de la Révolution » et marquait une rupture et un tournant décisifs entre le passé et l’avenir, dans une quête d’émancipation et d’autodétermination du peuple français.
Les Etats-Unis, quant à eux, fêtent le 04 juillet qui renvoie au 04 juillet 1776, Déclaration d’Indépendance. La Chine fête le 1er Octobre en souvenir du 1er octobre 1949, proclamation de la République Populaire de Chine.  Dans une recherche sur les Fêtes Nationales dans le monde, nous avons pris sur Wikipédia, deux cents un (201) pays et avons vérifié la date de leur fête nationale et l’événement qui était commémoré : plus de 99 % commémoraient des événements fondateurs tels que la réunification (Allemagne) ou l’Indépendance (une révolution, un acte d’émancipation ou d’autodétermination, la naissance d’un pays par scission par rapport à un autre (la Bolivie), une défaite marquant la fin de l’indépendance d’un pays (la Catalogne) etc. Tous les pays au monde comptent chacun au moins un événement d’une telle ampleur, un événement qui aura marqué le peuple dans sa chair et dans son âme, un événement susceptible de faire rapidement sinon l’unanimité, du moins le consensus.
            Dans son histoire mouvementée, le Cameroun, ne manque pas de dates qui aient abrité de tels événements. Le 1er janvier renvoie à l’Indépendance politique, une Indépendance obtenue dans le sang de centaines de milliers de martyrs, connus ou anonymes, qui ont accepté de se sacrifier pour leur pays. Beaucoup de ceux qui n’en sont pas morts, en gardent encore de profondes séquelles physiques et morales indélébiles qui continuent de traumatiser leur descendance au fil des générations. On peut débattre du contenu de cette indépendance et du patriotisme de ceux à qui elle a été finalement été octroyée, mais toujours est-il que des Camerounais résolument engagés auraient bien pu se l’approprier et lui et lui donner la consistance qui lui manquait.
            Le 1er octobre renvoie à la Réunification des deux Cameroun, le Cameroun Oriental francophone et le Southern Cameroon anglophone, un point névralgique et non négociable du programme politique des premiers nationalistes assassinés pour l’amour débordant qu’ils avaient pour leur pays. Encore une fois, on peut remettre en cause la sincérité de ceux qui l’ont paraphée, mais toujours est-il qu’elle pouvait servir de point de départ pour un véritable contrat social et de coexistence négociée et non imposée.  Pourtant, aussi curieux que cela puisse paraître, ces deux dates, aux significations aussi profondes qu’évidentes qui correspondent à des événements qui partout dans le monde fondent les fêtes nationales, ont définitivement été déclassifiées, et sont progressivement effacées de la mémoire  collective pour être remplacées par une véritable escroquerie.
             L’événement que le Cameroun commémore le 20 mai comme fête nationale est le « référendum marquant la fin du système fédéral ». Et c’est ici que l’amalgame et l’imposture ont fait leur lit, de telle sorte que l’écrasante majorité des Camerounais se méprennent de la signification réelle de cette date. Pendant la semaine qui a précédé le 20 mai, nous avons suivi les débats qui ont été organisés dans les radios et télévisions privées  ou publiques de la capitale ; aussi bien les journalistes que les invités, universitaires et intellectuels de tous bords, pour parler de cette fête, utilisaient indifféremment les expressions « Unité Nationale », « Etat Unitaire », « cohésion Sociale » ou « Intégration nationale » comme des synonymes parfaits et interchangeables. D’autres poussaient l’ignorance (ou l’hypocrisie !) jusqu’à trouver une proximité sémantique entre « Etat Unitaire » et civisme, patriotisme, respect des institutions, paix, stabilité et que sais-je encore ?
Car pour tordre le cou à l’Histoire, un travail assidu d’endoctrinement, de lavage de cerveaux et d’abêtissement collectifs avait au fil des ans fait de l’Etat unitaire un fourre-tout, un liquide qui prenait comme toujours la forme du vase où on le mettait, pour une chose, pour son contraire ou pour les deux à la fois ! Nous avons pourtant été heureux de constater que le jour de la fête, la télévision d’Etat, malgré les contradictions, les imbroglios et les embrouillaminis des commentaires sans cesse biaisés de ses journalistes, avait bel et bien sous-titré le défilé du 20 mai 2009 « 37e Fête de l’Etat Unitaire » et non de « l’Unité Nationale » car les deux notions, quoi qu’on dise, sont fondamentalement différentes.
            Le 20 mai ne commémore pas l’avènement de l’Unité Nationale, qui aurait eu lieu le 1er octobre 1961, mais celui de l’Etat Unitaire, retour à la forme unitaire de l’Etat, simple notion de droit constitutionnel qui signifie tout simplement le rejet du fédéralisme pratiqué jusque-là. De nos recherches, il ressort que le Cameroun semble être l’un des rares, sinon le seul pays au monde qui ait été colonisé, divisé, et qui n’ait pas cru devoir adopter la date de  son Indépendance et/ou de sa Réunification comme Fête(s) Nationale(s). L’Algérie a deux fêtes nationales : le 1er novembre qui commémore le début de la guerre de libération en 1954 et le 5 juillet qui marque la date de l’Indépendance en 1962. L’Allemagne, qui jusqu’à très récemment n’avait pas de Fête nationale, a adopté le 3 octobre, « Jour de l’Unité Allemande », (Tag der deutschen Einheit) qui est l’anniversaire de la Réunification des deux anciennes Allemagne de l’Est et de l’Ouest en 1990 (die Wiedervereinigung). Pour l’Allemagne donc, comme le dicte le simple bon sens, la Réunification (die Wiedereinigung) consacre l’Unité (die deutsche Einheit) de l’Allemagne, contrairement au Cameroun où on nous enseigne que la Réunification du 1er octobre 1961 ne consacrait pas l’unité politique du pays et qu’il a fallu attendre la forme unitaire du 20 mai 1972 pour parler d’Unité Nationale.  Parler de la réunification en 1961 et revenir à l’unification en 1972, onze ans plus tard, à moins d’être une reculade absurde, nous amène à penser que la réunification du 1er octobre n’avait été qu’une escroquerie et que c’est l’adoption de la forme unitaire de l’Etat qui consacrerait véritablement l’unité politique de la nation.
Pourtant, la réunification du 1er octobre 1961 recelait des enjeux autrement plus importants, car le Southern Cameroon avait la possibilité d’obtenir son indépendance en se joignant au Nigeria pour la grande consternation des vrais patriotes, comme le fit la partie Nord, en causant ce « deuil national », autrefois commémoré le 2 juin. L’Allemagne, quant à elle, n’a pas voulu effectuer cette acrobatie périlleuse et démagogique et a logiquement compris que la réunification des deux Allemagne en 1990 n’était pas seulement une étape, mais consacrait totalement l’unité nationale retrouvée ! La prétendue « Unification » du 20 mai 1972 ne se trouvait-elle pas déjà logiquement dans la « Ré-unification » du 1er octobre 1961, et même deux fois plutôt qu’une ?
            La manipulation forcenée des pouvoirs publics a fini par nous convaincre que hors de la forme unitaire de l’Etat, il n’y a point de salut, point d’unité nationale et que ceux qui militent pour le fédéralisme ou du moins pour une décentralisation véritable qui va au-delà du simple changement nominal de provinces en régions sont des ennemis de la Nation qu’il faut combattre et abattre par tous les moyens. Avec les mêmes techniques qui ont permis de nous inoculer que l’Etat unitaire était synonyme de l’Unité nationale, on nous a aussi fait gober que la décentralisation, le fédéralisme et la sécession, c’était la même chose!
            L’expression « fête nationale » est composée de deux mots dont il faut absolument tenir compte lors du choix d’une date ou d’un événement : fête et nation. Ne retenir que le côté festif (manifestations, festivités, réjouissances etc.), c’est faire abstraction des conditions, des éléments et de toute l’alchimie qui au tréfonds de l’individu déclenchent de tels sentiments, de façon naturelle et spontanée. Personne ne peut sincèrement se réjouir ni déplorer un événement qui ne signifie rien pour lui, même si une loi l’y contraint. Il le ferait peut-être par grégarisme, par conformisme, hypocrisie ou par peur de représailles, mais il n’aura pas le cœur à l’ouvrage.
            Imposer une fête nationale sans tenir compte des intérêts, des aspirations et des susceptibilités de toutes les composantes d’un peuple, c’est faire coïncider la notion de l’Etat avec celle de la nation, ce qui est soit de la pure démagogie, soit une méprise extrêmement grave et fâcheuse. L’Etat n’est que l’autorité qui s’exerce sur un territoire et sa population. Il se compose essentiellement de trois éléments : un territoire, un gouvernement et une population. Quand en plus de l’autorité il désigne aussi ce territoire même délimité par des frontières, on parle aussi de pays.
            Le terme nation, quant à lui, désigne un groupe humain qui possède une unité culturelle, linguistique et historique, qui a conscience de son unité et se caractérise essentiellement par la volonté de vivre en commun. Lorsque tous les habitants d’un Etat appartiennent à une même nation, on parle d’Etat-Nation. Lorsque plusieurs nations cohabitent dans un même Etat, on parle d’Etat multinational. Le Cameroun, mosaïque des ethnies encore compliquée par le lourd héritage d’une double colonisation linguistique française et britannique, appartient à cette catégorie d’Etat multinational ou multiethnique. Le choix de l’événement qui fonde une fête nationale ne doit pas pouvoir être compris ou interprété comme un acte de phagocytose ou d’assimilation d’une ou de plusieurs composantes de l’Etat multi-ethnique.
             Le Cameroun, Etat multi-ethnique et multilingue marqué par tant de disparités n’est pas une nation mais un Etat. Il ne saurait brandir la forme constitutionnelle de l’Etat comme un fétiche ou un article de foi, imposés par une fatwa et célébrés par une fête nationale dont personne ne ressent au-dedans de soi-même le réel fondement ou la véritable motivation. L’Etat unitaire de type jacobin hérité de la France a montré partout ses limites et son déficit d’unité quand certaines populations embarquées dans une camisole de force suffoquaient dans une centralisation étouffante. C’est pourquoi la France souffre des problèmes Breton et corse, l’Espagne du problème Catalan ou basque, le Maroc du problème sahraoui, le Sénégal du problème Casamançais, le Cameroun du problème anglophone qui n’est pas, comme on le prétend, un banal problème de minorités. Les minorités sont des composantes internes qui n’ont pas le droit de rallier à un pays voisin et avec lesquelles l’Etat central ne négocie pas des liens de fédéralismes ! La forme unitaire de l’Etat, loin s’en faut, n’est ni gage ni vecteur d’unité nationale.
Pour étouffer dans l’oeuf des émeutes et des révoltes qui se dessinaient, certains Etats qui se voulaient unitaires ont pris les devants pour entreprendre une large décentralisation en vue de laisser aux régions des coudées suffisamment franches pour résoudre eux-mêmes les problèmes  vitaux de leurs régions. C’est le cas de la République Italienne, qui reconnaît et favorise les autonomies locales et qui a prévu dans sa constitution une compétence législative des régions en matière de police urbaine, l’autonomie financière et régionale et le statut des organes d’administration régionale. Le Cameroun, lui, freine des quatre fers pour éviter de mettre en place la décentralisation pourtant contenue dans le premier article de la constitution de 1996. Bien que les provinces soient devenues des régions (ce qui ne change rien au contenu), les pouvoirs des autorités déconcentrées nommées (sous-préfets, préfets, gouverneurs) ayant été renforcés, toutes les grandes villes ayant été transformées en communautés urbaines à la tête desquelles le président de la république continue de nommer illégalement des délégués du gouvernement sans légitimité qui règnent sans partage sur les élus!
Qu’on ne se leurre pas. Le Cameroun n’est ni une nation ni un Etat- Nation, mais un Etat composé d’éléments tellement composites et disparates que certains n’ont pas hésité à le comparer à « l’habit d’Arlequin ». Guy Nicolas, in Crise de l’Etat et Affirmation Ethnique en Afrique Noire Contemporaine écrit : « L’Afrique officielle est souvent une Afrique honteuse, attachée à se renier, à cacher ses problèmes, à les minimiser, à les déformer…Le fait ethnique est traité comme une donnée « dépassée », morte, une curiosité tout au plus exotique, folklorique, à usage d’amateurs d’antiquités et souvent comme une tare, une menace, une tache. On se refuse à considérer qu’il évolue, se transforme, acquiert des traits nouveaux et constitue un fait contemporain, au même titre que toute autre donnée sociale et culturelle actuelle ».
L’hypocrisie d’un Cameroun qui malgré sa situation s’escrime à imposer la forme unitaire comme panacée à  une unité nationale artificielle et factice est bien à l’image de cette Afrique-là. Avec tous les memoranda qui fusent de toutes parts pour exprimer des revendications aux préoccupations essentiellement régionalistes ou tribales, les dirigeants camerounais devraient en déduire l’accueil que malgré des discours volatiles les populations réservent à la forme unitaire de l’Etat depuis des décennies et se réorganiser en conséquence : à défaut du fédéralisme, choisir au moins la solution adoptée par l’Italie avec une véritable décentralisation qui permette aux populations de s’approprier à la base le processus de son destin, de son avenir et de son développement.
            Pourtant, quand on observe au quotidien le comportement des plus grands défenseurs de l’Etat Unitaire, on les découvre en proie à d’inconfortables contradictions. Les réflexes tribalistes ou  régionalistes sont partout présents dans leurs actes. Dans leurs discours politiques et autres motions de soutien qu’elles rédigent tous les jours, les élites du parti au pouvoir parleront du président de la république non pas comme le président de tous les Camerounais, mais plutôt « comme le défenseur des intérêts de la tribu », lui demanderont toujours la création d’unités administratives découpées sur le territoire exact de leurs ethnies et l’exhorteront à nommer toujours plus d’enfants de leurs régions à de hautes fonctions administratives et politiques. Tous les grands commis de l’Etat nommés au moindre poste de responsabilité iront toujours se faire fêter aux frais du contribuable dans leur famille, leur village,  leur région, car ils se sentent beaucoup plus les serviteurs de leurs tribus que ceux de leur pays, puisque le Cameroun n’est plus conçu comme un devenir commun à construire, mais comme une dépouille livrée à l’appétit vorace des charognards de toutes les tribus.
            Les décrets fixant les quotas régionaux dans les recrutements à la Fonction Publique que l’on croyait transitoires n’ont jamais été abrogés et aujourd’hui, encore plus qu’hier, au lieu se soucier d’un développement harmonieux de toutes les régions, on continue de se préoccuper d’un factice équilibre régional et du dosage ethnique dans tous les actes de la vie de la nation, aux détriments du mérite et du simple bon sens.
            Dans le domaine éducatif, la loi sur l’orientation scolaire prévoit pourtant la coexistence de deux sous-systèmes anglophone et francophone conservant chacun sa spécificité dans les méthodes d’évaluation et de certifications. On ne comprend pas pourquoi ce fédéralisme académique auquel tout le monde s’accommode depuis des décennies et qui encore aujourd’hui a de beaux jours devant lui, devient haute trahison ou crime de lèse-unité quand on parle de fédéralisme politique. De surcroît, on a encore beaucoup de mal à harmoniser les deux systèmes judiciaires, et nul ne peut nous convaincre que l’hymne national chanté en français est exactement celui qu’on chante en anglais, sauf à nous convaincre qu’un hymne national, c’est plus la musique que les paroles. Quand en 2005, dans un débat à Radio Sky One j’ai soulé ce problème de deux hymnes, j’ai reçu en direct et en différé autant de flèches d’Anglophones que de Francophones !
            L’anathème que l’on jette au fédéralisme et à la décentralisation au point de passer outre les événements majeurs de la vie d’un peuple pour fêter la forme de l’Etat comme si c’était une révolution ne peut se justifier que par des considérations démagogiques et occultes.  « L’avantage » d’un Etat unitaire est simplement que le pouvoir y est concentré dans une autorité centrale constitué d’un seul gouvernement et d’un seul parlement dont les décisions sont exécutées dans tout le pays. L’Etat unitaire n’admet ni la participation citoyenne, ni le partage du pouvoir, ni la multiplication des contre-pouvoirs. Il inhibe la compétition et  la saine émulation salvatrice qui auraient eu lieu entre les entités territoriales décentralisées en favorisant l’oisiveté des populations qui attendraient tout d’un éventuel Etat-Central-Providence.
Pourtant, l’histoire nous montre que les Etats qui dominent politiquement, militairement, économiquement et culturellement le monde sont presque tous des états fédéraux. Les USA, le Brésil, la Russie, l’Inde, le Canada, la Suisse, la Belgique, le Nigeria et presque tous les pays fédéraux que nous connaissons, en matière d’unité, ont beaucoup de leçons à donner à ces pays où l’unité nationale se décrète et s’impose, presque toujours sans grand succès, par les baillons et les baïonnettes et qui sont tout le temps en proie aux affres des irrédentismes et des replis identitaires de toutes sortes. Même la France qui était jusque-là le prototype de l’Etat unitaire centralisé, avec l’évolution de l’histoire, a revu ses positions. Depuis 1980, elle a entrepris un vaste programme de décentralisation avec le transfert de larges pouvoirs et de compétences aux entités territoriales décentralisées (la commune, le département et la région) pourvues de leurs propres organes de décision et de leurs propres ressources.
Le fédéralisme, même pour la France, n’est ni une aberration ni une abomination. Au XVIIe et au XVIIIe siècle, les grands penseurs comme Fénelon et Montesquieu ont préconisé le développement d’un corps intermédiaire entre l’individu et l’Etat. Le fédéralisme s’est affirmé au début de la Révolution Française sous l’impulsion de ce qu’on a appelé « le Club des Girondins » et le mouvement des fédérations constitué de groupements de sections et des districts, d’associations municipales et de clubs politiques qui ont alors formé un vaste réseau politique et militaire à travers toute la France, afin de combattre les ennemis de la Révolution. C’est la Convention montagnarde qui est venue mettre fin à ce mouvement fédéraliste en instaurant un centralisme étatique étouffant  caractérisé par la formule lapidaire de « République une et indivisible » de 1792.
Alors que la philosophie de l’Etat unitaire est de confisquer le pouvoir du peuple souverain, celle du fédéralisme est par contre de le partager, de le redistribuer, de renforcer la solidarité entre les citoyens et la multiplication des contre-pouvoirs en vue de combattre l’aliénation du citoyen par le pouvoir central. C’est ainsi que, rendant compte de l’ouvrage  « Qu’est-ce qu’un peuple libre ? » d’Alain Renaut, Arnaud desjardin, professeur au Lycée Condorcet de Saint Quentin écrit :
 La liberté d’un peuple nécessite « la reconnaissance de la pluralité des intérêts et des convictions, et donc sur la nécessité de combiner unité politique et diversité sociale. Autrement dit,alors que la République française n’a cessé de se concevoir comme “ une et indivisible ”, la République américaine s’est voulue, pour sa part, “ une et indéfiniment divisible ”. (p. 138). Il y a donc, dans la tradition républicaine américaine, une rupture avec l’idée d’homogénéité et d’unité autour du bien commun, et l’idée que la pluralité des intérêts peut déboucher sur des conséquences positives (dans la logique de la poursuite par chacun de son intérêt bien compris). Pour être clair : alors que le “ réflexe républicain ” typiquement français est anti-libéral, le modèle républicain américain fournit l’illustration d’une conciliation possible entre le républicanisme et le libéralisme politique… ».
            La forme fédérale de l’Etat, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire au Cameroun, n’est en rien incompatible avec l’unité nationale. Dans un Etat fédéral, il est question d’un vouloir vivre ensemble clairement exprimé, d’une unité volontaire par rapport au droit international bâtie sur des valeurs stables et des fondements que l’on peut difficilement remettre en cause : unité de nationalité, unité territoriale, unité monétaire et unité douanière.
 Le fédéralisme est un régime qui semble tellement aller de soi que Valérie Pouchelon Martel de la Faculté de Droit Virtuelle (FDV) de Lyon peut le plus naturellement du monde écrire: « L’Etat unitaire, même décentralisé, peut aujourd’hui apparaître comme une curiosité tant le modèle de l’Etat fédéral se généralise ». Alexis de Tocqueville, qui a étudié le régime américain et les régimes européens lui emboite le pas en reconnaissant l’incapacité des Etats jacobins à impulser l’unité et le développent. C’est pourquoi, de façon presque péremptoire, il écrit: « Un pouvoir centralisé, quelque éclairé, quelque savant qu’on l’imagine, ne peut embrasser à lui seul tous les détails de la vie d’un grand peuple. La centralisation, en un mot, excelle à empêcher, non à faire. Lorsqu’il s’agit de remuer profondément la société, ou de lui imprimer une marche rapide, sa force l’abandonne. Pour peu que ses mesures aient besoin du concours des individus, on est tout surpris alors de la faiblesse de cette immense machine ; elle se trouve tout à coup réduite à l’impuissance. »
            L’unité nationale qui est une donnée politique concrète ( intégrité territoriale) ne doit pas se confondre avec l’intégration nationale, notion affective mesurée et exprimée par chaque citoyen selon qu’il ressent par le biais de l’équité, de la justice sociale et de la justice (tout court) qu’il a les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous les autres, qu’il n’est ni métèque ni allogène, mais autochtone partout sur toute l’étendue du territoire national, qu’il ne marchande pas sa citoyenneté, en un mot, que ceux qu’il croit être ses compatriotes ne verront pas toujours en lui «un anglo-bami, envahisseur ou un prédateur venu d’ailleurs ».  C’est ça aussi la rançon ou la contrepartie de l’Etat unitaire. Ces sentiments, loin s’en faut, ne peuvent pas être procurés par la seule forme de l’Etat, mais par une politique qui consacre l’état de droit, qui met le citoyen au centre de tout développement à la fois comme acteur et bénéficiaire et qui fait du développement harmonieux et équilibré de toutes les régions un point non négociable. Cela passe fatalement par une démocratie et une décentralisation véritables, mots qui ont ici une proximité sémantique proche de la synonymie en ce sens qu’ils impliquent inexorablement la participation et le partage du pouvoir ! Redevenons nous-mêmes. Cessons de célébrer l’Etat unitaire alors qu’au fond de nous-mêmes, la philosophie qui préside à toute notre politique et à toutes nos actions est d’inspiration sectariste, régionaliste ou fédéraliste.
            A côté de ce que représentent pour les Camerounais et pour l’Histoire les événements qui ont eu lieu les 1er janvier 1960 et 1er octobre 1961, choisir le 20 mai comme fête nationale est plus qu’une escroquerie historico-politique : c’est un crime impardonnable contre les martyrs, les nationalistes et tous les patriotes d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Le Cameroun doit revoir, sans honte et en toute humilité la date de sa fête nationale, une date qui consacre « l’adhésion du Cameroun tout entier », de sorte que son adoption puisse refléter toute l’émotion qui se dégage de ce rapport du député Henri Martin après l’adoption du 14 juillet comme fête nationale de la France. 
« Mais, à ceux de nos collègues que des souvenirs tragiques feraient hésiter, rappelons que le 14 juillet 1789, ce 14 juillet qui vit prendre la Bastille, fut suivi d’un autre 14 juillet, celui de 1790, qui consacra le premier par l’adhésion de la France entière, d’après l’initiative de Bordeaux et de la Bretagne. Cette seconde journée du 14 juillet, qui n’a coûté ni une goutte de sang ni une larme, cette journée de la Grande Fédération, nous espérons qu’aucun de vous ne refusera de se joindre à nous pour la renouveler et la perpétuer, comme le symbole de l’union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l’égalité. Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l’histoire de France, et peut-être de toute l’histoire. C’est en ce jour qu’a été enfin accomplie l’unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire ».
Pour y arriver, le Cameroun doit passer par un referendum, un véritable referendum, qui n’a rien à voir avec toutes les farces et simulacres de consultations populaires organisées jusqu’ici et qui n’ont été qu’impostures et escroqueries pour perpétuer l’injustice et le statu quo, diviser et anesthésier les Camerounais et leur imposer une paix de cimetière !
 
                                                                                               
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Col 3:4 When Christ, who is our life, shall appear, then shall ye also appear with him in glory. Christ appears in your life right here, right now: one nanosecond after you believe and confess that Jesus is Lord.
https://www.facebook.com/CAYMCameroon



On Sunday, May 3, 2015 9:28 AM, "Xavier Messe xavmesse@yahoo.fr [cameroon_politics]" <cameroon_politics@yahoogroups.com> wrote:


 
Bonjour Blaise Testelin,
Nous prendrons part à cette réflexion qui nous semble importante. Ce sujet de la décentralisation  doit être public, et je pense que les médias devront absolument s'en approprier et le relayer abondamment. 
Je déplore cependant que parmi tes contributeurs choisis et bien référencés par ailleurs,  aucun journaliste de la presse privée n'ait été appelé, pourtant il faut lire des pages de cette presse pour te rendre compte combien de fois la décentralisation y est abondamment traitée ! Bon succès.
Cordialement,
Xavier Messè

Envoyé de mon iPad

Le 2 mai 2015 à 18:47, "'Ericien Pascal Nguiamba.B.' via 237 Medias" <237medias@googlegroups.com> a écrit :

Communiqué de presse A L’attention des Journalistes Camerounais.
A l'occasion de la 22è journée mondiale de la Liberté de la presse, Monsieur Blaise Testelin Nana, Président du Réseau des Journalistes Camerounais sur la Décentralisation(RJCD) et les journalistes, membres de cette Association, vous prient de participer à la Journée de réflexion sur le thème général " Le Rapport des journalistes à la Décentralisation". événement prévu le lundi 4 mai 2015 à 9heures précises à l’hôtel DJEUGA Palace de Yaoundé sous la présidence du Ministre de la Communication.
L'exposé Inaugural sera présenté par le Professeur Laurent Charles Boyomo Assala, Directeur de l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’information et de la Communication, sur le thème "La problématique de la Liberté de la Presse face à la décentralisation". Plusieurs exposés sont prévus au cours de cet échange avec des thèmes variés, notamment "la décentralisation au Cameroun: où est-on? " Intervenant: Etienne Owono Owono, Directeur des collectivités territoriales décentralisés au Ministère de l'Administration Territoriale et de la décentralisation;
"Le financement de la décentralisation: info-com ou information?" par Philippe Camille Akoa (Directeur Général du FEICOM
"L'Organisation d'une rédaction par rapport à la gestion de l'information territoriale", par François Marc Modzom (Journaliste spécialiste politique, Rédacteur-En-Chef central radio de langue française, à la CRTV
"L’expérience de gestion d'un média pour une collectivité locale" par Daniel Anicet Noah, Journaliste émérite, Maitre de conférences, consultant;
"Journaliste et acteur de la décentralisation: Quelle expérience?" Par Christophe Mien Zock, Journaliste, Acteur de la Décentralisation, Directeur Général du Palais des Congrès.
La modération des travaux sera assurée par Alain Belibi, Journaliste, Directeur de l'Information Radio à la CRTV.
Pour d'autres informations complémentaires,
Bien vouloir contacter le Président du RJCD, Blaise Testelin Nana à l’adresse btnana@yahoo.fr
 
Ericien Pascal Nguiamba B.
Journaliste,
Diplômé en Communication
Tel:00237 699.84.39.76
 email: ericienpascalnb@yahoo.fr

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Cette procédure a été testée, et fonctionne. Si vous ne recevez pas le mail de confirmation de confirmation, renvoyez un autre mail.






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Posted by: Ofege Ntemfac <ntemfacofege@yahoo.com>
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The purpose of Mbonbani is to promote cultural, educational and social well-being of Bali in Cameroon

Save the Date:
BCA-USA will celebrate its 26th anniversary on May 22nd - 27th, 2014 -Virginia, USA

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